L’inauguration du complexe était attendue. Critiquée avant même son ouverture en raison notamment des sommes engagées pour sa mise en oeuvre, la « Cité de l’Océan et du surf » est à présent une réalité architecturale du quartier d’Ilbarritz à Biarritz. Pour un visiteur sensibilisé à la thématique de l’écologie, une visite de deux heures suffira à mesurer tout le travail de médiation qui a servi de trame à la conception de l’ensemble des interactifs proposés pour témoigner de la richesse et de la fragilité des océans. Là est la véritable essence de ce centre : une divulgation scientifique de qualité portée par les nouvelles technologies.

© Cité de l'Océan et du Surf

Côté scénographie les amateurs de textes imprimés seront déçus : pas un seul panneau, pas un titre collé sur des parois qui demeurent aussi immaculées que les banquises australes.

On peut d’ailleurs, en dépit des visites animées par des médiateurs ou des comédiens, parfois se sentir décontenancé par l’omniprésence de la technique et de l’informatique. Mais paradoxalement  les procédés employés ne sont pas aussi spectaculaires que le laisse entendre la propagande officielle. Certes la Cité de l’Océan prend de temps en temps des airs de futuroscope (bathyscaphe et base sous-marine virtuelle…) – pour le plus grand plaisir des plus jeunes – mais sans jamais vraiment atteindre le niveau d’immersion du parc d’attraction poitevin. Et c’est tant mieux car le contenant ne doit jamais faire oublier le contenu. Et du contenu, il y en a. La foule de concepts exposés – toujours de manière interactive et en trois langues (français, anglais et espagnol… pas de basque donc nous y reviendrons…) – peut donner le tournis. D’autant plus que la consultation de multimédias fatigue relativement vite.  Une visite unique ne suffit donc pas et il faut donc au moins une seconde visite pour appréhender l’ensemble des thématiques traitées.

Quoiqu’il arrive, les amoureux du surf resteront eux sur leur faim : rien à se mettre sous la dent si ce n’est quelques vidéos projetées dans un « tube » …raté il faut bien le dire du point de vue de l’immersion. Les instigateurs du projet seraient d’ailleurs en quête de nouveaux medium pour illustrer cette thématique.

D’autres resteront eux aussi sur leur faim: les habitants du Pays Basque qui restent attachés à leur langue, l’euskara. Pas un seul programme n’est proposé en basque. Cela paraît d’autant plus surprenant dans une ville dotée d’un service de la langue basque et dont on connaît l’attachement affiché de nombreux élus pour l’euskara.

On mesure ici tous les efforts qui restent à accomplir afin que la langue basque soit véritablement considérée comme une langue véhiculaire à part entière. Sur ce point au moins la Cité de l’Océan est loin d’être exemplaire et c’est bien dommage…

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